Lâcher prise : comment créer un sas de décompression quand tout devient trop
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On ne le dit pas assez, mais une journée peut être “normale” de l’extérieur… et pourtant épuisante à vivre de l’intérieur.
Il n’y a pas besoin d’un drame pour sentir que tu arrives au bout.
Parfois, c’est juste : trop de choses, trop vite, trop longtemps, trop fort.
Et toi, tu encaisses, tu gères, tu continues.
Parce que tu dois. Parce que tu n’as pas le choix.
Mais ton système nerveux, lui, prend tout.
Et à force, il n’arrive plus à lâcher prise.
Il finit par dire stop — doucement, mais clairement.
Les signes que ton corps te parle (et que tu ne l’écoutes pas)
Tu rêves de silence, même 5 minutes. Tu t’irrites pour un rien.
Ton cœur bat trop vite. Tu passes d’une émotion à l’autre sans comprendre.
Tu sens une pression dans la poitrine. Ta mâchoire est tendue. Ton ventre aussi.
Tout te touche trop fort : le bruit, les demandes, les imprévus, les regards.
C’est ce qu’on appelle une charge émotionnelle.
Une fatigue émotionnelle qui s’accumule en silence.
Une saturation mentale qui te rend hypersensible.
Tu réagis trop. Tu te sens “pleine”, mais pas pleine de bonheur :
pleine de tout ce que tu retiens, de tout ce que tu portes,
de tout ce que tu n’as pas eu le temps de déposer.
Le problème, ce n’est pas ta force.
C’est l’absence totale de sas de décompression.
Il n’y a aucun endroit où tu peux relâcher la pression entre ce que tu vis… et la façon dont tu y réagis.
Moi aussi, j’ai cru que je devais juste “tenir”
Pendant des années, j’ai pensé que c’était normal.
Que “c’est ça être une femme qui gère”.
Que j’allais m’habituer.
Je ne m’habituais pas.
Je m’engourdissais.
Je fonctionnais, mais à l’intérieur… c’était tendu, lourd, serré.
Je vivais avec cette sensation de nœud dans le ventre, de ne jamais vraiment lâcher prise,
de ne jamais respirer complètement.
Et un jour, j’ai compris un truc simple :
ce n’est pas que j’étais fragile.
C’est que je n’avais aucun espace pour me déposer.
Tout s’accumulait.
Jour après jour.
Sans pause.
Sans souffle.
Alors j’ai créé mon premier sas.
C’est quoi, un sas de décompression ?
C’est un espace court, concret, faisable même dans une vie pleine.
Un endroit où tu peux :
- calmer ton mental,
- apaiser ton système nerveux,
- déposer ton trop-plein,
- mettre de la distance,
- reprendre ton souffle,
- amorcer un vrai lâcher prise émotionnel.
Un sas, c’est ce qui t’empêche d’exploser en silence.
Ce n’est pas un luxe : c’est un besoin physiologique.
Ton cerveau ne supporte pas le “continu”.
Il a besoin d’une rupture, d’un endroit où relâcher la pression.
Sans ça, il sature.
Comment créer ton sas (même dans une vie pleine)
Tu t’arrêtes. Deux minutes. Pas plus.
Tu changes de pièce, ou tu te poses dans ta voiture, ta salle de bain, ton lit.
Tu fermes la porte si tu peux.
Tu respires deux fois plus lentement.
Rien que ça, ça ouvre déjà une fenêtre.
Ensuite, tu écris ce qui déborde.
C’est l’essence même de l’écriture introspective.
Tu prends un carnet, un journal — ou n’importe quelle page —
et tu écris ce que tu ressens : brut, sans filtre, sans logique.
Tu déposes.
Tu désencombres.
Tu crées ton espace mental.
Puis tu nommes ton émotion principale : colère, stress, tristesse, culpabilité, fatigue, confusion.
La nommer, c’est déjà commencer à l’apaiser.
Enfin, tu poses une intention qui t’allège :
“Je peux souffler.”
“Je me laisse tranquille.”
“Je n’ai pas à tout porter.”
“Je ralentis.”
C’est ton premier pas vers un vrai lâcher prise.
Ce qui se passe quand tu te donnes ce sas
Je me souviens de la première fois où j’ai fait ça.
J’étais au bout.
J’avais envie de pleurer, de disparaître, de hurler.
J’ai fermé ma porte.
J’ai écrit trois phrases.
Brutes. Sans forme.
Mais vraies pour moi :
“Je n’en peux plus. Je suis fatiguée. J’ai besoin qu’on me laisse tranquille.”
Et j’ai senti mon corps redescendre.
Pas complètement.
Mais assez pour respirer.
Pour arrêter de lutter.
Pour sentir un premier lâcher prise dans ma journée.
C’est ça, un sas : rien de magique, rien de spectaculaire… juste quelque chose de profondément réel, humain, nécessaire.
Quand tu écris, quand tu nommes, quand tu poses une intention…
tu offres à ton cerveau la rupture qu’il attend.
Et il se calme.
Ton corps suit.
Tes émotions aussi.
Tu n’as pas à tout porter sans pause.
Tu peux créer tes propres sas.
Et tu as le droit d’exister au milieu du chaos.
Cet espace, il t’attend.
Si tu as besoin de décompresser sans t’éparpiller, le Journal de Gratitude t’offre un espace simple pour te poser, respirer et retrouver du calme.